Le congrès magazine le plus important résumé pour vous

Du 7 au 9 juin a eu lieu à Lisbonne le 44e congrès FIPP, qui réunissait la crème de la crème du secteur mondial des magazines et du contenu. Nous avons sondé les deux entrepreneurs belges que sont Kristine Ooms (De Deeluitgeverij) et Niels Famaey (Roularta) concernant leurs expériences sur place.

Quelles ont été les tendances les plus marquantes lors de ce congrès ?

Niels Famaey : « Les médias doivent repenser leur rôle. ‘The middle man’ perd de son influence, mais aussi : l’évolution des médias imprimés dotés de ressources digitales est révolue. Il convient donc d’investir davantage dans un journalisme qui fait que ça vaut la peine que l’on paie pour en bénéficier. ‘Change or die, charge or die’. Revendiquer des thèmes sur lesquels les médias se mettront à travailler de façon à activer, sera clé pour le positionnement. Ensuite, on a prêté vraiment beaucoup d’attention à la diversité et aux défis dans l’ère post-corona de se remettre à rassembler les gens. C’est existentiel pour les entreprises créatives que sont les médias. »

Kristine Ooms : « Beaucoup de thèmes revenaient régulièrement : la crise du Covid et la guerre en Ukraine, la ‘northstar’, le contenu est roi, la publicité ‘content driven’, les ‘third’ et ‘first parties’, la position menacée du ‘middle man’, l’expérience ça compte, … Ce qui m’a frappée, ce sont les interventions rafraîchissantes de la délégation indienne (l’union fait la force), trois femmes de couleur (le temps de la diversité dans les médias a sonné), … et le journal digital local à Lisbonne… »

Quel enseignement majeur en avez-vous retenu ?

Kristine Ooms : « Les newsletters n’ont jamais disparu et sont la base de tout votre business plan. Et, allant quelque peu de pair avec cela : la chasse aux niches est ouverte. Find your community, pivot for humanity, … »

Niels Famaey : « Supprimez toutes les barrières entre vos équipes rédactionnelles, produit et data. Installez-les ensemble au cœur de votre ou vos rédactions. C’est quelque chose que nous avions déjà initié au sein de RMG, mais voilà qui vient donc confirmer notre intuition viscérale. »

Dans quel domaine le marché magazine belge peut-il rattraper le plus de retard ?

Niels Famaey : « Les magazines font face à l’énorme défi de conserver une position unique grâce au processus de numérisation. L’influx de jeunes au sein des marques est crucial et ceux-ci arrivent par voie numérique. »

Kristine Ooms : « En termes de business et de technique, nous comptons évidemment quelques acteurs majeurs en Belgique, mais où sont les projets réellement innovants et les contenus qui soulèvent vraiment des montagnes ? Je pense par exemple à un journal régional pour lequel aucune information n’est trop petite. Cela pourrait permettre de contrer l’appauvrissement du paysage média. »

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