Le journalisme en direct apporte une nouvelle dynamique aux magazines et journaux (et aux annonceurs)

Journalists on stage at Helsingin Sanomat Black Box event

Au beau milieu d’une couverture médiatique sur l’état du journalisme (et les conséquences pour la démocratie) souvent axée sur la morosité et la sinistrose, on retrouve aussi des récits innovants et réconfortants. Comme ceux du journalisme en direct, avec des journalistes de haut vol qui se produisent dans des salles de théâtre. À Helsinki, ils jouent à guichets fermés depuis déjà quatre ans. Le temps serait-il venu de mettre sur pied une version post-corona entièrement belge ?

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L’année dernière, nous avions déjà écrit à propos des idées innovantes des magazines et cette année, nous avons vu que dans divers pays les magazines avaient augmenté leur pertinence pendant le confinement. Avec pour preuve, dans de nombreux cas, des chiffres de tirage en augmentation. Cependant, dans la période post-corona aussi, des opportunités se présentent aux éditeurs, tel que le ‘stage journalism’, dont peuvent évidemment aussi profiter les annonceurs.

La Black Box de Sanoma

En 2016, Helsingin Sanomat de Sanoma, le plus grand journal en Finlande, a lancé ‘Black Box’ (Musta laatikko) dans le Théâtre National finalandais. Les Finlandais sont passés maître dans l’adoption et l’adaptation de bonnes idées étrangères, cette fois-ci d’un magazine à Los Angeles : l’inspiration est venue de l’événement Pop-Up Magazine, ainsi que de Live Magazine, qui organise aussi des représentations en Belgique.

Le spectacle sur scène devait ressembler de près au journal, avec les mêmes thèmes que sur papier et sur le site Web : d’authentiques informations sur scène, donc (et non des journalistes qui s’étendent sur leur boulot). Au printemps 2016, ‘Black Box’ a monté trois représentations en soirée, sous forme d’expérimentation théâtrale, cherchant leur forme finale par tâtonnements. Après une heure, les billets étaient tous vendus.

Un journalisme qui séduit aussi les jeunes de 15 ans

Depuis, il y a eu 15 représentations, étalées sur quatre ans et accueillant plus de 30.000 visiteurs dans plusieurs villes (la Finlande compte 5,5 millions d’habitants), auxquelles ont participé quelque 100 reporters et photographes. En outre, des dizaines de milliers d’abonnés au journal ont suivi les ‘livestreams’ via le site Web. Aujourd’hui, Black Box est devenu une composante importante du journal. Une étude a révélé que les événements journalistiques révolutionnaires engagent même la cible difficilement accessible des jeunes (15 ans).

Via le Reuters Institute for the Study of Journalism, à l’université d’Oxford, un des journalistes initiateurs, Jaakko Lyytinen, a soigneusement analysé le journalisme en direct de – entre autres –Pop-Up Magazine. Le rapport se lit comme un guide pour d’autres magazines et journaux voulant  faire le saut vers ce nouveau type de journalisme, y compris des exemples d’annonceurs comme Google.

« My report is not an academic study. I am not a researcher; I am a journalist. I have relied on the traditional journalistic methods of observation and interview in compiling this account. I attempt to explain the appeal of live journalism through my own experience as a producer and viewer. I do not pretend to be an objective observer. I am instead a journalist that has made it my job to thoroughly examine this new form of journalism. I am eager to share my findings and what I’ve learned with anyone who is interested.” Jaakko Lyytinen

Source : Reuters

* Le nom de ‘black box’ a été choisi parce qu’il fait à la fois référence au théâtre et à la mission des journalistes : décrypter, pour le public, ce qu’il s’est passé exactement.

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