Votre bonne résolution pour 2019 : des détox digitales régulières

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Est-ce que votre smartphone est la dernière chose que vous voyez avant d’aller dormir ? Et la première que vous consultez le matin, au réveil ? Alors, il n’y a pas que vous, et c’est un problème. Une étude récente de grandes universités internationales comme celle d’Oxford indique que le flux constant de stimuli émanant des médias sociaux et des jeux vidéo peut être nuisible pour votre capacité de réfléchir indépendamment. C’est encore plus vrai pour les jeunes, qui de nos jours préfèrent encore s’administrer un électrochoc plutôt que d’être uniquement confrontés à leurs propres pensées pendant 10 minutes (étude de Harvard et Princeton).

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Une étude britannique récente révèle qu’en moyenne, les gens vérifient leur smartphone toutes les 12 minutes et que 40 % s’y met déjà dans les 5 minutes après le réveil. Chez les jeunes (-35 ans), ce chiffre grimpe même à 65 %. 6 % seulement des 25 à 34 ans éteignent leur téléphone portable ou le mettent sur silencieux pendant la soirée ou le week-end et près de deux tiers d’entre eux désirent être toujours connectés.

Cela ressemble à s’y méprendre à une vraie dépendance, comparable au tabagisme, à l’alcoolisme ou à la toxicomanie, et de plus en plus de voix s’élèvent pour dire que ça l’est vraiment, avec, sans doute, l’étude américaine comme argument massue : s’administrer un choc, c’est plutôt extrême.

Une capacité d’attention réduite

Un neuroscientifique britannique prévient que, bientôt, les jeunes ne seront plus capables d’avoir leurs propres pensées, de pénétrer et vivre une situation et de communiquer avec autrui. Exemple : les voice-notes (statiques et à sens unique) remplacent de plus en plus souvent les conversations téléphoniques, qui permettent une communication bidirectionnelle.  Les jeunes ont constamment besoin d’être distraits, à l’image d’enfants de 3 ans, dit la baronne Greenfield de l’université d’Oxford, ce qui fait que sur le plan émotionnel et social aussi ils n’évoluent pas plus qu’un enfant de trois ans. Il en résulte aussi une faible identité et une capacité d’attention réduite. D’autres études relèvent chez les enfants des angoisses, des dépressions et une mauvaise estime de soi.

La technologie entre parenthèses

Les jeunes Britanniques indiquent aussi eux-mêmes qu’ils ont besoin de mettre entre parenthèses la technologie (71 % des 18 à 24 ans), mais ils ne sont pas enclins à y remédier eux-mêmes. On n’a d’ailleurs peut-être pas le droit d’attendre ça d’eux : leur vie tout entière se déroule plus ou moins en ligne. Une étude récente de Meredith sur la Gen Z en donne une bonne image : pour les jeunes, leur premier smartphone est comme un rite de transition vers l’adolescence ; ils ont YouTube et Netflix au lieu de la TV, Google ou Siri comme assistant vocal, des influenceurs sur les médias sociaux comme modèles (pas de ‘celebs’) ; leur followers sur Instagram, Snapchat ou Twitter font partie de leur identité et ils partagent leur vie tout entière sur ces plateformes. Ce sont des marketeurs nés de leur propre marque.

Equilibre entre les mondes numérique et physique

Les jeunes ont besoin d’aide pour maîtriser leur dépendance et, entre-temps, certaines entreprises technologiques semblent aussi la leur fournir à travers toutes sortes de possibilités de détox et de bien-être digitaux. Ce faisant, elles tentent d’amener les gens à trouver un meilleur équilibre entre les mondes numérique et physique. Cela demande toutefois toujours beaucoup de volonté, dont font preuve peu de gens accros, ainsi qu’une décision active. De plus, il convient de se demander à quel point nous sommes en droit de prendre au sérieux des entreprises comme Facebook et Instagram.

L’expérience nous montre que la seule chose à laquelle elles sont sensibles est la suppression de revenus, chose que les annonceurs peuvent mettre en œuvre de commun accord (le purpose marketing ), mais à laquelle ils ne se sont tout simplement pas encore décidés jusqu’à présent (il en va de même pour d’autres problèmes, comme la sécurité de marque et la fraude). Par ailleurs, les patrons de la Silicon Valley inscrivent leurs propres enfants dans des écoles anti-technologie ; un signal qui ne trompe pas.

Lire = détox digitale

L’étude Meredith démontre qu’au sein de la Gen Z, un rôle clair est bel et bien dévolu au média magazine*.  Les jeunes gens lui consacrent plus souvent un laps de temps ininterrompu, ce qui indique plus de concentration et de focus dans la consommation média que pour les médias numériques. Comme nous l’avons déjà souvent évoqué sur ce site Web, le média magazine s’avère particulièrement approprié dans un cadre de détox digitale (lire aussi : Press Pause).

Ce constat rejoint parfaitement les recommandations du neuroscientifique britannique, qui recommande de pousser les jeunes à faire des activités clairement balisées, avec un début, un milieu et une fin ; lire un livre, s’adonner à un sport ou faire du jardinage. Pas de hâte, pas de multi-tâches, ni de frénésie, par exemple induite par les jeux vidéo. Lorsqu’on observe un enfant qui lit des histoires, on constate immédiatement que sa capacité d’attention s’améliore, dixit la baronne Greenfield. Et les enfants apprennent du comportement de leurs parents.

A mettre, donc, en tête de liste de vos bonnes intentions pour 2019 : me réserver plus de moments média magazine !

* Une étude allemande récente confirme le rôle des magazines auprès de la Gen Z : 70 % des adolescentes et 60 % des adolescents lisent des magazines. Pour des thèmes spécifiques comme la mode, la beauté et l’alimentation, le magazine est même le média le plus consulté au sein de ce groupe.

Sources: WARCMediatel 1Mediatel 2Editorial Media

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